On fait souvent une corrélation entre l’adoption d’une nouvelle technologie et la classe d’âge à laquelle on appartient. Généralement les plus jeunes ont tendance à adopter de nouvelles technologies plus rapidement que les anciennes générations.
Ceci a été démontré par Everett Roger dans son livre « Diffusion of Innovations » en modélisant ce processus par une courbe de diffusion (dite courbe en S ou courbe en cloche). Il a associé à cette courbe les différents profils de consommateurs correspondant aux différentes phases du processus d’adoption.
Ce qui signifie que nous pourrions nous attendre en proportion à plus de personnes nées dans les années 2000 parmi les Innovators et les Early adopter, et plus de baby-boomer parmi les Loggard (les retardataires).
Mais ceci n’est pas toujours le cas, notamment en ce qui concerne les voitures autonomes !
Quand on recueille l’avis des personnes sur les voitures autonomes, il ne semble pas y avoir de fossé aussi net entre les générations. On constate plutôt que le public est divisé sur la question. Dans une étude américaine publiée l’année dernière et que je viens de découvrir, on rapporte que 48% seraient prêts à utiliser une voiture autonome, tandis que 50% ne le seraient pas (sans distinction d’âge).
Les auteurs de l’étude précisent qu’ils n’ont pas pu mettre en évidence de conclusion par rapport à l’age.
Voici la proportion des personnes souhaitant posséder un jour une voiture autonome par âge :
- 18 à 29 ans : 52%
- 30 à 49 ans : 50%
- 50 à 64 ans : 48%
- 65 ans et plus vieux : 45%
La différence est effectivement assez minime entre les différentes classes d’âge.
Gardez à l’esprit que ces données ont déjà plus d’un an. L’enquête a été conduite en février 2014. Depuis 1 an et demi, il y a eu de nombreuses annonces de la part des constructeurs et des reportages diffusées à la TV. Il se peut donc que les résultats soient différents aujourd’hui.
Dans tous les cas, le fait que les avis soient similaires entre les différentes classes d’âge montrent que la population dans son ensemble est prête et que la date de 2020 annoncée par beaucoup n’est pas si utopique que cela.
Quand on y réfléchi bien ceci n’est pas surprenant. Parfois les seniors sont réticents à changer leurs habitudes avec l’arrivée des nouvelles technologies (voir le print vs le numérique), mais les voitures autonomes créent un vrai bénéfice et résolvent un problème majeur, celui de la mobilité. Les personnes âgées, particulièrement celles avec une mobilité réduite ont des difficultés à conduire ou ne le peuvent tout simplement plus, les rendant très dépendantes de la société surtout si elles habitent en dehors des centres villes.
En revanche l’étude rapporte des différences d’opinion en fonction du niveau de diplôme. Les personnes ayant suivi des études supérieures sont sensiblement plus intéressées par les voitures autonomes, 59% contre 38% pour les personnes ayant le niveau bac ou inférieur.
On remarque également que les personnes vivant en ville sont plus intéressées (52%) contre 36% pour les ruraux !
Cette étude montre donc qu’une grande partie de la population est prête pour cette révolution et qu’il n’y a pas de différence d’opinion en fonction de l’age. Mais une fois qu’elles seront commercialisées, on sait que les « early adopters » seront certainement les plus jeunes générations.
Et c’est une excellente nouvelle, car cette nouvelle technologie permettra de réduire voire de faire disparaître les accidents de la route. Plus de 3200 personnes ont perdu la vie sur les routes en 2013 !
Il est pour moi déjà acquis que dans un futur pas si éloigné que cela, nous ne pourrons plus conduire nos voitures (hormis dans des situations particulières, lorsque les routes sont enneigées par ex), et que le pilotage devienne un loisir sur circuit fermé.